Déclaration universelle des droits de l’homme : introduction
Il y a 60 ans, les pays du monde se sont regroupés pour reconnaître que les citoyens de tous les pays sont libres et égaux, peu importe leur race, leur religion, leur situation économique, leur âge, leur sexe ou leurs autres caractéristiques personnelles. Par la signature de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, les Nations Unies ont présenté le premier document international reconnaissant les droits de la personne en tant que fondement de la paix, de la justice et de la liberté mondiales.
La Déclaration universelle des droits de l’homme comporte 30 droits fondamentaux essentiels pour que tous les êtres humains puissent réaliser leur plein potentiel et vivre une existence exempte de craintes et de manques. Il s’agissait d’une approche unique découlant de la volonté du globe de dire « plus jamais » aux atrocités de la Seconde Guerre mondiale, qui avait donné place à des scènes d’horreur jamais vues jusque-là. Le nombre total de morts au cours de la Seconde Guerre mondiale est estimé à plus de 50 millions. Les crimes de guerre étaient répandus, que ce soit l’horrible holocauste dans le cadre duquel les Allemands nazis ont cherché à éliminer les « indésirables » comme les Juifs, les Polonais, les Slaves, les Roms, les Sintis, les personnes ayant des handicaps mentaux et physiques, les homosexuels et d’autres personnes ou l’utilisation d’esclaves sexuelles, appelées également « femmes de réconfort », par les soldats japonais. Les camps de concentration pullulaient partout dans le monde et, malheureusement, c’est pendant la Seconde Guerre mondiale que les premiers essais de guerre biologique ont été menés (par les Japonais) et que la bombe atomique a été utilisée (par les États-Unis, à Nagasaki et à Hiroshima). Lisez plus
La pluralité des races, des cultures, des langues et des religions donne un caractère unique et diversifié au Canada, ce qui enrichit nos collectivités. Si la diversité de nos cultures et de nos origines ethniques nous permet de tirer profit de nombreuses perspectives, traditions et expériences, elle entraîne également des défis. Quand les personnes racialisées font face à des barrières quotidiennes de discrimination, il devient difficile pour elles d’être incluses pleinement dans la société et de participer à la vie de cette dernière. La discrimination dans l’emploi et dans les études, par exemple, crée des barrières, ce qui fait en sorte qu’il est plus difficile pour certaines personnes de faire respecter leurs droits de la personne fondamentaux et de jouir de la qualité de vie qu’elles méritent. Par exemple, les immigrants, les réfugiés et les Autochtones sont surreprésentés dans les taux de pauvreté et d’itinérance. L’un des exemples de cela est le nombre élevé de femmes autochtones sans abri; elles sont 36 % plus nombreuses que leurs homologues non autochtones .
Selon la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale des Nations Unies ::
L'expression « discrimination raciale » vise toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l'ascendance ou l'origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l'exercice, dans des conditions d'égalité, des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique.
La Déclaration universelle était fondée sur la compréhension du fait que le racisme était à l’origine des événements horribles de la Seconde Guerre mondiale. Par conséquent, la Déclaration a consacré la protection contre la discrimination raciale comme principe fondamental. Toutefois, aujourd’hui, le racisme continue d’être évident dans tous les coins de la planète. Dans un monde post 11 septembre, les gens de certaines ethnies et de certaines confessions sont craints sans justification. Les crimes haineux qui sont actuellement commis au Canada comprennent les graffitis haineux sur les murs des synagogues et des centres autochtones; le profilage racial des musulmans et d’autres groupes minoritaires et les activités des tenants de la suprématie blanche dans certaines collectivités.
Le racisme ne se présente pas seulement sous forme de blagues raciales, de propos racistes ou de crimes haineux évidents. Il peut également être subtil. Le racisme, sous toutes ses formes, est fondé sur une croyance qu’un groupe est naturellement supérieur aux autres. Il peut s’enraciner dans nos systèmes et nos institutions, qui accordent injustement plus de pouvoir et de privilèges aux groupes dominants et désavantagent ceux qui ne partagent pas les caractéristiques de ces groupes. Dans un grand nombre de nos écoles urbaines, par exemple, les salles de classe reflètent une multiplicité d’origines. Pourtant, le personnel enseignant et administratif vient en grande partie du groupe dominant. Pourquoi, et que pouvons nous faire?
Le Canada a tenté de régler le problème de la discrimination raciale de nombreuses manières. La Charte canadienne des droits et libertés garantit que « […] tous ont droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, indépendamment de toute discrimination, notamment des discriminations fondées sur la race, l'origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion » et d’autres caractéristiques personnelles. Des lois sur les droits de la personne à l’échelle fédérale, ainsi que dans toutes les provinces et dans tous les territoires, font en sorte qu’il est illégal de faire de la discrimination ou de harceler quelqu’un en raison de sa race, de sa couleur, de ses origines ancestrales et ethniques, de sa religion et d’autres motifs.
En 2004, le gouvernement a créé le Plan d’action canadien contre le racisme, initiative fédérale visant à aborder le problème de la discrimination raciale. Plus récemment, la Commission canadienne pour l’UNESCO a établi la Coalition canadienne des municipalités contre le racisme et la discrimination (CCMCRD). Cette initiative fait appel aux administrations locales afin qu’elles travaillent avec les collectivités pour élaborer un plan d’action de lutte contre le racisme et la discrimination à l’échelle communautaire.
Chacun d’entre nous peut prendre des mesures contre le racisme et la discrimination raciale en apprenant à connaître et à apprécier des personnes d’autres cultures et d’autres origines. Cela rend de nouvelles relations et de nouvelles occasions possibles, et nous donne la chance d’apprendre de nouvelles manières de penser et d’agir. La diversité ajoute de la valeur à notre société. Chacun de nous est unique, et nous pouvons tous contribuer positivement à nos collectivités. Aider à combattre le racisme en tenant tête à ceux qui commettent des actes de discrimination et en les dénonçant. Chercher les signes du racisme dans votre école, votre lieu de travail, votre collectivité et votre gouvernement. Dans une enquête récente réalisée par Ipsos Reid, 82 % des répondants ont affirmé croire que le multiculturalisme au Canada est une chose positive; ça peut continuer de l’être si nous choisissons tous de l’appuyer et de l’accepter.